Psychologue, Psychiatre… ?

Il existe de nombreuses façons de prodiguer des soins psychiques et il est parfois compliqué de s’y retrouver parmi les innombrables appellations, formations, titres…

En France cette activité est aujourd’hui encadrée par des décrets fixant précisément les compétences de chacun ainsi que les diplômes, cursus universitaires et spécialisations… mais rien n’est simple, surtout depuis les récentes réformes qui brouillent encore davantage les titres.

Seuls les titres de Psychologue (Clinicien) et de Psychiatre sont protégés et assurent la formation universitaire du praticien.

Tentons de résumer ici un vaste sujet éthique, scientifique, historique et politique…

Le Psychologue Clinicien, titulaire d’un D.E.S.S ou d’un Master 2 Universitaire (ou un DEA et un stage) est formé à la psychologie clinique et à la prise en charge psychothérapique. Il aura suivi un minimum obligatoire de 800 heures de stages en institutions  psychiatriques ou médicales, voire plus pour certains cursus (Paris VII par exemple). Le mot « clinicien » signifie qu’il est formé à l’analyse et au diagnostic des symptômes. Il est à même de prendre en charge d’autres soignants en supervision. Il peut en outre être formé à la psychanalyse à travers un cursus universitaire d’orientation psychanalytique, mais, bien que généraliste, chaque université défend une orientation. Le clinicien est référencé auprès du Ministère de la santé à travers un numéro professionnel ADELI. Le Psychologue en cabinet est pris en charge par certaines mutuelles. La consultation chez un Psychologue peut être prise en charge par la sécurité sociale lorsqu’il est consulté dans les institutions du parcours de santé public, hôpitaux, CMP, CMPP, CATTP…

Le Psychiatre, docteur en médecine, est un spécialiste, formé au fonctionnement du cerveau et à la pharmacopée s’y référant. Il prescrit des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques…). De par sa position, il peut proposer des hospitalisations. Formé à la médecine somatique, il n’aura reçu aucune formation en matière de psychologie ou de psychanalyse. Le psychiatre est un spécialiste qui s’inscrit lui aussi dans le parcours de santé, il est remboursé par la sécurité sociale en partie ou en totalité.

Le Psychanalyste est un praticien classiquement affilié à une association de psychanalystes, dont celles issues de l’API (Association Psychanalytique Internationale), comme en France, la SPP, l’ALI, la SPF… Il peut être issu du monde de la philosophie, de la littérature, du droit… Il aura lui-même suivi une cure analytique mais ce titre n’est pas protégé et ne requiert pas de diplôme universitaire. Il existe un débat déontologique, technique, voire politique autour de l’usage du titre de Psychanalyste et en particulier, du cumul d’un référentiel psychiatrique avec celui des psychanalystes. Même sans aucune formation, n’importe qui peut utiliser ce titre de psychanalyste, il est donc fortement conseillé de s’adresser à un psychologue clinicien formé à la psychanalyse car subsistent de réels risques en particulier concernant les analystes récemment auto-déclarés (depuis ces 10 dernières années). Historiquement, la psychanalyse dite « profane », c’est-à-dire pratiquée par des non-médecins, est une filière riche de nombreux et grands théoriciens et psychanalystes. Mais le contexte a évolué et la question se pose aujourd’hui d’une véritable validation des acquis de cette compétence. (cf.. Sur ce sujet sur CAIRN)

Concernant le titre de psychothérapeute, en complément d’un premier titre de Docteur en Médecine ou de Psychologue Clinicien et depuis la loi Accoyer, on peut s’adjoindre le titre de Psychothérapeute, sous certaines conditions (validation de stages spécifiques…).

Recourir à la compétence d’un professionnel de santé est avant tout une rencontre. Pousser la porte d’un psy n’est jamais une démarche facile, ni pour des personnes en phase de remise en cause ou en souffrance, ni pour des couples, ni pour des parents inquiets pour leurs enfants en difficulté. Un professionnel de santé se réfère à une déontologie et à une confidentialité absolue.

Tout ce qui se passe dans un cabinet reste confiné à ce seul lieu.

Voir aussi : Pseudo Psy, éviter certains écueils