Ces dernières années ont vu naître bon nombre de courants issus du coaching comme la « pleine conscience » ainsi que d’autres approches prônant le bonheur et la réussite dans une vie épanouie et complète. Elles se déclinent en une vaste gamme de produits colorés et ludiques, dans un fatras sans cohérence de termes empruntés à la mystique comme à la psychologie du développement ou à la psychanalyse : psychopédagogie du bonheur, psychologie positive, thérapie symbolique, hypnose de pleine conscience, psychodivination, thérapie par la pensée positive, hypnose Ericksonienne… Le commerce de la santé mentale est un véritable enjeu industriel pour lequel le marketing est largement sollicité. Sous couvert de bienveillance, ces nouveaux services racontent notre temps et notre pseudo-modernité comme les nouveaux marabouts ou les bonimenteurs du début du XXe siècle, juchés sur leurs carrioles Lire plus …
Étiquette : psy charlatant
Thérapies douces, brèves, etc…
Le monde de la thérapie est concurrentiel. De nombreuses thérapies miracle envahissent les réseaux et souvent les ondes radiophoniques, portées par une grande compétence oratoire, un sens de la publicité et un ARGUMENT VENDEUR, qui n’en doutons pas, répond comme un écho à une véritable carence de la part de nombreux acteurs du soin : la « bienveillance« , pour ne pas dire, le maternage… à ne pas confondre avec « la neutralité bienveillante« , qui est son contraire.
Sur la toile, les évocations ésotériques et volontairement nébuleuses de prestataires débordant d’intentions positives, sont innombrables. Ces praticiens auto-proclamés de la technique miracle s’inscrivent dans une grande et respectable histoire de l’écoute et de la guidance, répondant aux questions fondamentales de l’existence, celle des magiciens et diseuses de « bonne aventure » qui auront toujours éclairé le genre humain de réponses et de déterminismes. Ils se déclinent aujourd’hui en mentalistes ou malheureusement aussi, en gourous…
On entend parler de thérapies (vendues comme) brèves, ici, des thérapies quantiques, hypnose qui spécifient Ericksonienne ou transcendantales, hypnose bienveillante, psycho-énergétiques, psycho-zen, positives, là entourée de « douceur » et de « bonnes intentions revendiquées » (…). Ces appellations et qualificatifs à tiroirs masquent plus généralement une grande incompétence mais aussi une véritable capacité à s’adapter à un marché du soin, noyé sous les appellations et les titres fantaisistes.
Ces courants de la psychologie « positive« , « calme« , « non douloureuse« … viennent en miroir de la progressive prise en compte de la souffrance médicale, mais détournent les patients des praticiens diplômés dont le métier est justement cette prise en charge, dans le respect de la personne et de l’éthique.
L’hypnose, Freud l’avait en son temps, déjà depuis plus d’un siècle, remisée pour sa faiblesse thérapeutique. La formation à l’hypnose par un organisme privé indépendamment de toute validation par un diplôme universitaire (Ericksonienne), fait florès et de nombreux psychologues, voire même psychanalystes (au mépris de leur formation), trouvent plus lucratif de proposer ce genre de thérapie magique, qui correspond bien à notre époque du « tout / tout de suite / sans que ça coûte », d’autant que l’hypnose est parfois pratiquée par certains médecins, ce qui crédibilise la pratique aux yeux du public…. Il est indéniable qu’un cabinet coûte cher et qu’il faut parfois se plier à un public toujours plus demandeur de solutions et de miracles.
Or, c’est à la souffrance psychique que se consacrent les psychologues cliniciens. Au delà d’un effet de mode et de la grande supercherie autour d’une thérapie sans travail, c’est contre toute attente, la croyance en la technologie médicale qui finit par l’emporter; Celle qui par simple ingestion d’une molécule ferait disparaître la souffrance. C’est souvent le cas dans le cadre d’affections somatiques avec un certains succès et parfois de lourds effets secondaires, ce n’est qu’assez rarement le cas dans le cadre de souffrances psychiques sauf à l’articuler à une véritable prise en charge psychologique ou psychanalytique.
C’est dans ce but que sont formés les psychologues cliniciens. Cette formation se compose d’un cursus de 5 à 8 années d’études universitaires dont des centaines d’heures de stages obligatoires en institutions psychiatriques (plus de 600), qui ouvrent non seulement sur une compétence qui vient s’articuler à la connaissance médicale somatique (les premières années de formation sont consacrées à la neurologie, à la génétique…), mais aussi à l’écoute de la souffrance et à son traitement. Or, la guérison est AUSSI un douloureux et solitaire processus, qu’il s’agisse d’un cancer ou d’un trouble psychologique. L’analyste compétent vise cette autonomie du patient et cet horizon de guérison du sujet, il est formé à cela. Le véritable professionnel de santé est JUSTEMENT à même d’équilibrer sa méthode entre la capacité du patient à « bouger », à endurer ces changements de places et de comportements, et la mission déontologique de soin et d’engagement de psy qui lui incombe de permettre au patient de se libérer de sa souffrance. Ces puissants mouvements sont souvent coûteux en terme d’énergie mobilisée. Seuls les magiciens font disparaître les objets d’un tour de baguette magique, mais il s’agit d’un spectacle et non d’une thérapie, même si l’art peut révéler des fonctions thérapeutiques, il n’y a pas de doute sur ce point.
La croyance en la « douce magie » thérapeutique est issue de la confusion des genres, entre maternage et thérapie.
Fort heureusement, la voie de la chimie médicamenteuse, si elle ne fait qu’apaiser les symptômes, peut parfois aider à entrer dans un véritable processus de traitement à travers les techniques psychologiques ou psychanalytiques. Pourtant, quel professionnel de santé sérieux pourrait vous affirmer qu’une thérapie sera brève ou sans douleur à la simple évocation d’un symptôme ?
Les connaissances médicales et scientifiques évoluent ainsi que leurs validations. Certaines techniques ésotériques pourront peut-être bénéficier de consolidations scientifiques et universitaires. Dans cette attente, la dimension récréative de nouvelles thérapies auto-proclamées ne doit pas laisser penser qu’il s’agit là d’autres activités que des distractions qui peuvent parfois soutenir et apaiser des véritables souffrances, mais se targuer de bienfaits thérapeutiques relève simplement de la manipulation et de l’escroquerie. Si les cursus de médecine ou de psychologie clinique ne garantissent en rien la qualité des hommes, ils garantissent au moins le bagage d’une connaissance théorico-clinique indispensable.
Coach vs. Psychologue Clinicien
Comment un coach est-il formé ?
Comment savoir à qui l’on s’adresse ?
Le coaching est une méthode née dans les années 80′ aux Etats-Unis. Elle s’articule autour de techniques de renforcement et d’étayage, de motivation de la personne en vue de lui permettre de remplir une tâche, un rôle, social, économique ou de surmonter un moment critique de la vie. Il s’agit d’une méthode issue du monde de l’entreprise qui vise la réadaptation du salarié à la contrainte de sa tache et à la performance.
Il ne s’agit pas d’une prise en charge de la personne mais d’un ensemble de techniques visant la reprise rapide de l’activité à travers le renforcement, les conseils et des méthodes visant le reprogrammation comportementale. Les coachs répondent à une demande sociétale, celle des contingences d’un monde en mouvement qui invite l’individu à se confronter à une place nécessitant le deuil de la place précédente. Mais le coaching est aussi une façon de viser un dépassement et d’atteindre un but personnel, de progresser face à des enjeux personnels… sans tenir nullement compte des freins et de l’histoire personnelle de la personne.
Ces moments de crises conjoncturelles sont parfois à l’origine d’états dépressifs chroniques, de techniques d’évitements ou de replis. Ils nécessitent justement une approche complémentaire au seul renforcement ou à l’hystérisation de la personne, allant de la maîtrise des outils du diagnostic clinique à la prise en charge des troubles post-traumatiques (PTSD) ou la clinique psychanalytique. De par les structures qu’il questionne, le coaching n’est absolument pas adapté à certains patients qui bien au contraire, nécessitent une évaluation clinique et une prise en charge adaptée avant toute démarche de ce type.
Le coaching favorisant le « faire » ou l’ « agir » sur soi, il peut aggraver une situation limite et provoquer des passages à l’acte, comme plonger le patient dans une sévère dépression. L’absence de toute considération psychopathologique ou d’écoute des mécanismes inconscients, relègue la pratique du coaching à un ensemble de bons conseils et de directives organisationnelles ou comportementales, assimilant une personne à une machine ou à un ordinateur dysfonctionnel, qu’il suffirait de reprogrammer (comme dans la PNL, Programmation Neuro-Linguistique) pour parvenir au but recherché.
Les coachs sont parfois diplômés d’écoles ou de groupes privés. Ils sont parfois psychologues du travail donc détenteurs d’une licence en psychologie du travail (ne pouvant faire usage du titre de Psychologue, qui nécessite un Master 2). De par la position directive et hiérarchique qui s’impose dans les méthodes de coaching, la place de la séduction est centrale. C’est parfois le refuge de personnes, hommes ou femmes, sans formation universitaire mais particulièrement séduisantes, à l’abord calme et apaisant, souvent charismatique, proposant leurs bons conseils ou un ensemble d’exercices et d’activités…
Bien que souvent bienveillants et intéressés par les « relations humaines », le champ de formation et d’intervention des coachs est extrêmement réduit. Néanmoins, le coach peut dans certains cas, participer d’une aide ponctuelle tout à fait efficace. Il peut aussi aggraver une situation clinique qui nécessite des compétences plus vastes et pour lesquelles il n’aura reçu aucune sorte de formation, en particulier, concernant l’étiologie de la souffrance psychique, tout référentiels symptomatologiques restant inconnus d’eux.
Enfin, les coachs peuvent nuire à la thérapeutique en imposant une approche simpliste et comportementale des troubles, tout en éloignant le patient des psychologues cliniciens. C’est néanmoins parfois la première étape pour se diriger ensuite vers le professionnel de santé.
Le psychologue clinicien procède lui aussi, lorsque c’est nécessaire, à un travail d’étayage et de motivation, voire de guidance, mais son champ d’intervention est plus vaste tant en terme de clinique que sur le plan thérapeutique. De fait chaque patient est un sujet unique avec sa propre histoire et sa structure, il ne peut être question d’appliquer la même méthode pour tous.
Thérapies brèves : Brèves thérapies
La question de la rapidité du traitement est celle de notre époque. Plus vite, plus rapide, moins « coûteux » ?
La question se pose dans toutes formes de thérapies, médicales ou psychologiques, mais alors qu’il ne viendrait à l’idée de personne de penser qu’une chimiothérapie s’éternise plus que nécessaire, on met
en accusation les psychothérapies, leur durée, leur prix.
Mais quel peut être le coût d’une thérapie qui vise à libérer un sujet entravé par des symptômes depuis 20, 30 ou 50 années de vie sociale et affective ? Le psychothérapeute est à l’écoute de son patient, de son rythme, de sa capacité à évoluer et à changer sa façon d’organiser sa vision du monde. Ce processus est parfois extrêmement rapide, surtout au début du travail, mais peut parfois ralentir, au gré des inévitables résistances. Un professionnel de santé peut évaluer assez rapidement le temps nécessaire à la mise en mouvement du patient et lui en rapporter ses observations, mais il est impossible de prédire la durée d’un traitement sans avoir même procédé à un premier entretien clinique. Certains se targuent de parvenir à n’effectuer que des thérapies brèves, c’est dire s’ils se soucient du patient.
Consulter, pour soi, au sein d’un couple ou pour un enfant en difficulté est souvent un acte indispensable. En tant que clinicien, il est donc extrêmement important d’écouter la singularité de la personne qui vient consulter, puis de dégager les pourtours d’un diagnostic afin de parvenir à des résultats rapides et adaptés.
Même s’il existe des méthodes thérapeutiques parfois efficaces pouvant, dans certains cas, rapidement faire disparaître les symptômes, citons L’EMDR, les TCC, l’hypnose, la chimie… aucune ne peut se présenter comme la panacée. Le diagnostic clinique et sa qualité font qu’un patient sera efficacement traité et respecté, mais ne peut prévoir la durée de son traitement.
En tout état de cause, la disparition du symptôme ne peut à lui seul constituer un critère d’efficacité. C’est justement la formation du psychologue clinicien que d’être attentif à la souffrance dans son entièreté et non seulement à sa manifestation symptomatique. Le paradoxe du psy, et surtout du psychanalyste professionnel de santé, est qu’il ne s’agit pas seulement de faire disparaître le symptôme mais d’aider la personne à vivre sans. Et cela fait intégralement partie de sa responsabilité de clinicien que de l’aider à effectuer ce travail aussi. Il pourra ainsi parfois prendre contact avec les autres intervenants du parcours de santé, médecin traitant ou médecin psychiatre.
Les enjeux d’une bonne thérapie dépassent souvent les contingences de temps. Pousser la porte d’un psy est parfois une démarche visant à modifier son parcours, l’accès à un destin différent et une réappropriation de sa vie… « Rien de ce qui est important ne se fait rapidement »
Les résultats rapides sont toujours souhaitables et souvent effectifs dès le début de la prise en charge, mais une thérapeutique de la personne en demande de réponses et de soins ne peut se pratiquer à un autre rythme que celui qui s’impose et qui permettra de le soulager et c’est là le seul critère à retenir pour un psychologue clinicien indépendant et sérieux.
Dans ce cadre et dans le respect de ce dogme, une thérapie peut, dans certains cas, ne durer que quelques séances, voire parfois, quelques jours, surtout lorsqu’il s’agit d’une première consultation, mais vendre de la « thérapie brève« , de la thérapie « flash« , de la méthode instantanée… en lieu et place de la psychologie clinique est une façon de répondre bien maladroitement à une demande sociétale de consommation qui fait peu cas de la personne, de sa complexité et de son parcours intime.
Coach et Pseudo Psy, éviter certains écueils
« Pseudo psy » ou comment s’y retrouver, à qui s’adresser lorsqu’on traverse une phase de souffrance aiguë ?
La France est un pays de droit. Les titres sont protégés en particulier dans le domaine de la santé où les risques sont grands quant aux dérapages sectaires et autres usurpations de compétences.
En dépit de toute publicité et autres revendications de bienveillance et de générosité, le fait de mettre « Psycho » devant une activité, ou « thérapeute » après, ne certifie aucune compétence universitaire. Hypnothérapeute, Musicothérapeute, réfléxothérapeute, coach, tangothérapeute, lithothérapie, équithérapie… tous les abus sont possibles.
De nombreuses activités peuvent soulager la souffrance psychique. Le rapport humain peut à lui seul, parfois apaiser certains maux. Les activités, en particulier groupales, peuvent aider, soutenir, voire même améliorer l’état psychique des patients. Elles peuvent favoriser des mécanismes réparateurs comme cela se pratique dans les CATTP , les CMP ou les lieux de soin institutionnels.
Mais en tout état de cause, si ces activités peuvent être encadrées par des professionnels de leur discipline, ces derniers ne peuvent se réclamer d’une compétence en matière de psychologie ou de psychopathologie.
Toutes ces activités de services répondent souvent à une méconnaissance du parcours de santé et à une grande détresse du public, à un besoin de soulagement rapide (en réponse à une mythologie répandue de la thérapie longue et coûteuse). Ces approches se fondent aussi souvent sur une vulgarisation, un détournement et une simplification de concepts complexes de la psychologie clinique sous l’influence d’une industrialisation de la santé.
La validation des acquis par un titre universitaire officiel et la pratique de la clinique en milieux institutionnels, hôpitaux, Centre Médicaux Psychologiques (CMP), CMPP, ESAT, CATTP, obligatoire lors du cursus, semblent une formation, sinon suffisante, au moins nécessaire.
La psychiatrie moderne s’est structurée autour de l’héritage militaire qui visait en particulier la prise en charge des « gueules cassées » à travers divers traitements, chirurgicaux, physico-chimiques, électriques, et autres expériences comportementales. Dans le même temps, d’autres approches thérapeutiques issues de la philosophie, de la littérature et de la politique font leur apparition. La psychologie est traversée par de nombreux courants, s’émancipe de la médecine et de la psychiatrie qui demeurent liées au pouvoir et à l’inscription militaire dont elle est issue (Favez-Boutonnier, Lagache…). Pour autant, de nombreux liens se sont structurés avec le temps, entre les différentes approches. Mais à l’instar de la médecine, la psychologie s’est construite sur des savoirs établis et stabilisés de façon dynamique.
Le psychiatre est un médecin. Il est formé au fonctionnement somatique et aux déséquilibres neurophysiologiques. Le psychiatre est un spécialiste. Son titre est protégé et il peut prescrire des médicaments. Il n’est pas formé à la psychologie ni à d’autres approches issues de la psychologie. Il se réfère au vocabulaire (la nosographie) psychiatrique, parfois au DSM qui régente la désignation des maladies psychiques au gré des découvertes de l’industrie pharmaceutique, mais aussi, de la recherche médicale fondamentale.
Ces découvertes sont complémentaires de celles de la psychologie et de la psychopathologie. Il existe un véritable dialogue entre les compétences du médecin et celles du psychologue, et c’est même à travers ce dialogue que se noue le soin. Certains psychiatres s’opposent à la classification du DSM. C’est un débat très actif et politique, surtout en France, qui tente par certains moyens, de s’opposer aux courants américains. La consultation chez un psychiatre est prise en charge par la Sécurité Sociale selon diverses conditions. Le psychiatre médecin peut en outre, se revendiquer psychanalyste mais aucun diplôme ne peut dans ce domaine attester de sa formation.
Le psychologue clinicien est un professionnel de santé diplômé dont le titre est protégé. Il aura étudié la psychologie et les bases de la neurobiologie ainsi que la génétique afin d’asseoir sa clinique. Ce titre est obtenu après un Master 2 en Psychologie (l’ancien DESS), soit cinq années d’études minimum. Le clinicien est référencé auprès du Ministère de la Santé à travers un numéro professionnel ADELI. Il suppose la maîtrise de différentes approches de prises en charge de la souffrance psychique, ainsi qu’une connaissance du fonctionnement neurobiologique du cerveau et de la nosographie s’y référant, ce qui lui permet de s’inscrire dans le parcours de santé et de dialoguer avec les médecins dans le cadre de la prise en charge globale d’un patient. Pour en savoir plus, cliquez ici vers le site du Ministère.
Le psychologue clinicien est à même d’orienter la personne et à la fois de prendre en charge la souffrance psychique dans le cadre d’une thérapie. Selon les courants, les écoles et les universités, en dehors de ce socle commun, le clinicien peut s’orienter vers des approches comportementales, sociales, psychanalytiques, psychodynamiques… mais le diplôme de psychologue clinicien comporte aussi un bloc d’environ mille heures d’expérience en Institution psychiatrique ou psychothérapique, au contact des patients et des autres professionnels de santé. On croise le psychologue clinicien à l’hôpital, en CMP, CMPP, ESAT, CATTP… En institution, le psychologue est remboursé par la Sécurité Sociale sous quelques conditions. En cabinet privé, il peut être pris en charge par certaines mutuelles.
L’obtention d’un diplôme de clinicien protège de certaines dérives et assure au patient une ouverture et une connaissance globale des techniques et des approches tant théorico-cliniques que médicales. Elle garantit une inscription dans un parcours de santé global, en partie grâce aux nombreuses heures d’immersion dans les institutions, en stage obligatoire. Cette expérience confronte le futur praticien à la réalité de terrain. C’est une étape indispensable, particulièrement formatrice du parcours, tant par la connaissance qu’elle procure que par la position d’élève, de disciple et de béotien qu’elle implique de la part du futur psychologue.
Le psychanalyste est un thérapeute à l’écoute des mécanismes inconscients. Pour faire court, il se réfère à des modèles de l’appareil psychique comme le font les médecins pour le corps. Cette science psychanalytique est aussi une méthode : la psychanalyse. Ce titre n’est pas protégé. On peut se déclarer soi-même psychanalyste sans autre validation d’acquis. De ce fait, cette situation peut donner lieu à toutes sortes de dérives et le patient doit s’entourer d’un certain nombre de précautions quant au choix de son analyste, en particulier, le choisir parmi les psychologues diplômés d’orientation psychanalytique, mais cette connaissance est aussi transmise historiquement par des associations de psychanalystes, il est donc important de vérifier si ce dernier est auteur d’ouvrages institutionnels (auprès d’éditeurs reconnus), ou qu’il rédige des articles en tant qu’analyste dans des revues universitaires du même ordre.
La psychanalyse est une branche de la psychologie clinique. Elle s’en émancipe par de nombreux aspects et peut même s’y opposer, en particulier lorsqu’on la confronte aux méthodes de psychologie cognitivo-comportementale (T.C.C)…
Le suivi d’une analyse personnelle est une condition minimale à la bonne pratique de cette activité de psychanalyste, mais rien ne peut en attester et, bien que nécessaire, cela ne constitue pas une garantie quant aux compétences du praticien. Il est donc souhaitable, en outre, d’être détenteur d’un diplôme de Psychologue Clinicien pour la pratiquer. Malgré tout, certaines associations de psychanalystes et écoles prodiguent d’excellentes formations, parfois bien plus pointues que celles dispensées à l’université (comme l’EPHEP), mais ne débouchant pas sur le titre de psychologue car ne remplissant pas les conditions nécessaires à l’obtention de ce titre et avant tout, ces formations sont focalisées sur une seule approche, voire même un courant de cette approche, souvent revendiqué…
Au fil des années, la législation aura évolué et certains psychanalystes de renom qui officièrent à partir des années 70′, souvent eux-mêmes analysants de Lacan, Pontalis, Klein, Dolto… n’auront jamais été psychologues mais écrivains, philosophes ou penseurs. Ils ont même parfois fondé des mouvements psychanalytiques… Mais aujourd’hui, rares sont les psychanalystes qui ne soient psychologues cliniciens, parfois psychiatres. Afin de se prémunir contre toutes dérives publicitaires, commerciales ou sectaires, le législateur aura pris soin de protéger le patient par ces dispositifs officiels.
Le titre de psychologue est simple : Psychologue (Clinicien), Diplômé de l’Université XXX, (ou de certaines écoles spécifiques comme Psycho-Prat par exemple) et disposant d’un No de santé ADELI. Il n’en existe pas d’autre.
Il n’y a pas de « psy certifiés », il s’agit d’un annuaire commercial incitant certains professionnels, non diplômés, à payer pour se faire connaitre. Les récentes dérives du site Doctolib témoignent ainsi des enjeux commerciaux du domaine de la santé.
Les indices d’une pratique douteuse sont souvent :
– Une proximité physique ou psychique avec le patient sous prétexte de soutien
– l’isolement du praticien dans le parcours de santé
– son absence de qualifications officielles inscrites sur les sites ministériels
– la revendication de méthodes « rapides », « courtes », d’une « bienveillance », « positive »… (indices d’une pernicieuse manipulation)
– l’accumulation de titres sans valeur universitaire et la confusion volontaire entre activité occupationnelle et psychothérapique
– les pseudo-diplômes d’écoles ou d’associations (Par exemple : …diplômé ‘par’ ‘un centre de psychologie appliquée’…) le recours à des techniques ésotériques comme le tarot, la numérologie, parfois certaines médecines parallèles, l’invention de néologismes (tangothérapie, divinothérapie, art-thérapie exercé sans qualification de thérapeute…)
Psychologue, Psychiatre… ?
Il existe de nombreuses façons de prodiguer des soins psychiques et il est parfois compliqué de s’y retrouver parmi les innombrables appellations, formations, titres…