Le psychologue clinicien psychothérapeute est un praticien de santé diplômé d’état. Il est le seul à être formé à la psychologie. Il peut vous recevoir en institution ou dans un lieu public, dans ce cas, cette prestation est prise en charge par la sécurité sociale. En libéral, les choses sont différentes, pour vous comme pour lui.
Catégorie : Choisir un psy
Qu’est-ce qu’une parentalité toxique ?
Le divan est souvent la place d’un questionnement sur le normal et le pathologique.
Les modalités éducatives et l’environnement familial demeurent souvent secrets. Les parents maltraitants ne ressemblent qu’assez rarement aux carricatures et ils échappent le plus souvent au regard des services sociaux ou même à celui des autres membres plus éloignés de la famille, mais les drames les plus violents sont le plus souvent systémiques et transgénérationnels, tus et refoulés sur plusieurs générations.
L’amour est parfois une des modalités de cette toxicité destructrice qui peut se jouer dans une ambivalence destructrice. Celui ou celle qui s’interroge sur la nature du lien qui le lie à un autre, sera dès lors confronté à cette toxicité. Cela peut survenir lors d’une situation traumatique vécu dans le réel d’une actualité, mais aussi lors du constat d’une incapacité à procréer ou à se projeter dans une position maternelle ou paternelle. Il peut aussi s’agir d’une instabilité professionnelle ou d’une incapacité à dépasser un certain cap de l’existence, sans que cela semble être en rapport avec ces premiers liens d’amour.
Il est alors nécessaire de déconstruire les éléments ambivalents de ce qu’on appelle parfois l’amour maternel ou l’amour paternel, d’en comprendre l’articulation et les écueils. La folie parentale n’a jamais été un obstacle à la procréation.
Publication : Psychologues et Psychologies
Le travail sur le numérique est une porte d’accès vers l’inconscient et les mécanismes de défense.
C’est ce qui est développé dans cet article publié dans la revue Psychologues et Psychologies édité par le Syndicat National des Psychologues, faisant écho à l’ouvrage publié chez Deboeck Supérieur, Des mondes numériques au passage à l’acte.
L’article est consultable en ligne et sur abonnement.
Psychologie ‘positive’ : quand le marketing s’en mêle…
Ces dernières années ont vu naître bon nombre de courants issus du coaching comme la « pleine conscience » ainsi que d’autres approches prônant le bonheur et la réussite dans une vie épanouie et complète. Elles se déclinent en une vaste gamme de produits colorés et ludiques, dans un fatras sans cohérence de termes empruntés à la mystique comme à la psychologie du développement ou à la psychanalyse : psychopédagogie du bonheur, psychologie positive, thérapie symbolique, hypnose de pleine conscience, psychodivination, thérapie par la pensée positive, hypnose Ericksonienne… Le commerce de la santé mentale est un véritable enjeu industriel pour lequel le marketing est largement sollicité. Sous couvert de bienveillance, ces nouveaux services racontent notre temps et notre pseudo-modernité comme les nouveaux marabouts ou les bonimenteurs du début du XXe siècle, juchés sur leurs carrioles Lire plus …
Le Psy et la déontologie
Le métier de psychologue implique le respect de nombreuses directives édictées par le code de déontologie du psychologue. Ce code qui protège le patient doit s’imposer quelle que soit l’orientation du psy, comportementaliste, psychanalytique ou autre. Ce code est aussi un guide du praticien soucieux de la nature du rapport transférentiel qui se révèle dès le premier entretien.
La formation avant tout
Article 1
« L’usage du titre de psychologue est défini par la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 publiée au J.O. du 26 juillet 1985. Sont psychologues les personnes qui remplissent les conditions de qualification requises dans cette loi. Toute forme d’usurpation du titre est passible de poursuites. »
Pour le résumer en quelques points importants, la déontologie du psychologue décrit la « bonne distance » qui doit s’imposer et spécifier la typologie du rapport thérapeutique. Le psychologue est un professionnel de santé diplômé d’État qui dans le cas des psychologues psychanalystes se double d’une connaissance des enjeux inconscients du rapport particulier de cette situation.
En effet, le psychologue psychanalyste, de par le travail qu’il aura lui-même effectué « sur le divan », sait combien ce rapport unique et riche, ne peut être confondu avec une relation amicale ou amoureuse même si elle en prend la couleur pour le patient. C’est en étant attentif à la nature de cette relation et en soutenant son patient dans le cadre d’une méthode thérapeutique que le praticien peut aider et soutenir son patient. En psychanalyse comme en psychologie, il s’agit de relations humaines et il n’est pas toujours simple de garder une bonne distance avec les personnes en grande souffrance, mais l’implication « trop » personnelle du praticien dessert toujours le patient et fait obstacle à ses capacités méthodologiques, révélant aussi ses carences. De plus, le praticien doit être conscient qu’un lien trop fort avec un patient ne permettra pas à celui-ci de se libérer et de gagner en autonomie, ce qui est finalement le but de la thérapie. La trop grande proximité est souvent la marque d’un manque de professionnalisme, comme la trop grande distance d’ailleurs. Ce que vient déposer un patient chez un psychologue est d’une nature confidentielle, secrète, intime et surtout encadrée, hors de toute prérogative sociale. Le paradoxe est qu’afin d’en garantir la nature thérapeutique, le praticien doit se servir de ce qu’il ressent pour un patient comme d’une source d’informations utiles à la thérapie. Ce qui ne signifie pas qu’il n’est pas touché par cette relation. C’est là toute la formation du praticien que de maintenir le patient au centre du travail et non lui-même et son propre ressenti brut comme source de diagnostic. Le praticien est à même de décoder une sémiologie (étudier les signes) afin de traduire un sentiment (de bizarrerie, de décalage) en un élément propre à éclairer la méthode thérapeutique. Ainsi, si la question se pose dans le cadre des mouvements transférentiels positifs, elle doit aussi se poser lors de phases oppositionnelles ou d’agressivité, de défense ou de résistance envers le praticien, mouvements qui ne maqueront pas d’émailler le travail. Le praticien formé est là pour recevoir ces mouvements comme d’autres, et ils servent alors le travail thérapeutique.
Conséquences pratiques
Le praticien ne peut entretenir de rapports personnels avec un patient, sauf à sortir du cadre thérapeutique. Le psychologue travaille avec la parole. La trop grande proximité physique n’est pas possible. Un praticien ne peut donc prendre en thérapie un ami ou un proche. Il n’est pas possible d’entreprendre un travail thérapeutique avec un couple si l’un des deux patients est déjà en travail chez le même thérapeute…
« Le psychologue tient ses compétences de connaissances théoriques régulièrement mises à jour, d’une formation continue et d’une formation à discerner son implication personnelle dans la compréhension d’autrui. Chaque psychologue est garant de ses qualifications particulières et définit ses limites propres, compte tenu de sa formation et de son expérience. Il refuse toute intervention lorsqu’il sait ne pas avoir les compétences requises. » Cet article met l’accent sur les dérives qui émaillent souvent le discours psychologique, comme d’ailleurs le discours médical. Le professionnel de santé ne doit jamais être dans la toute puissance de sa méthode. Il doit toujours s’inscrire dans un parcours au sein d’autres praticiens certifiés. L’absence de formation diplômante certifiée n’est donc pas seulement le signe d’une absence de compétences mais surtout, l’indice d’une incapacité à s’inscrire dans un référentiel partageable par d’autres professionnels de santé à travers un socle commun de connaissances et un vocabulaire commun (une nosographie). La confidentialité absolue et le cloisonnement de ce qui se joue en thérapie ne signifient pas un isolement du thérapeute. « Le psychologue peut éclairer sa décision en prenant conseil auprès de collègues expérimentés. » (Article 13)
Le psychologue a une responsabilité dans la diffusion de la psychologie auprès du public et des médias. Il fait de la psychologie et de ses applications une présentation en accord avec les règles déontologiques de la profession. Il use de son droit de rectification pour contribuer au sérieux des informations communiquées au public. Cet aspect du travail est complémentaire d’une remise en question constante du travail psychothérapique. Le psy doit savoir étayer ses travaux par une maîtrise des concepts et des méthodes qu’il applique. Une communication aux parents est par exemple indispensable lors de la prise en charge d’un enfant. Il importe d’adapter son discours aux parents afin qu’ils comprennent la nature des difficultés que l’enfant traverse. Le psy doit savoir s’appuyer sur des confrères du parcours de santé : psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes, mais aussi médecins traitants ou psychiatres en sachant transmettre les données cliniques du patient. D’autre part, la publication d’articles et d’ouvrages, la rédaction d’un blog ou d’un site (comme celui-ci) permet de comprendre l’ « orientation » du psy. Ses diplômes et titres doivent être consultables (un psychologue est toujours enregistré à l’ARS à travers un numéro ADELI).
Mais dans un monde de youtubeurs qui accorde souvent plus d’importance au faire savoir qu’au savoir faire, il convient de se méfier d’une communication trop importante ou trop simpliste. J’ai pour habitude de conseiller à mes interlocuteurs de se méfier de la psychologie de magazine et des raisonnements trop facilement compréhensibles par tous, trop évidents. Il s’agit toujours d’effets de mode, de démarches à visées publicitaires ou commerciales. La psychologie humaine est complexe et s’inscrit dans une histoire. La déontologie du psychologue est aussi de se tenir éloigné des modes et courants, quitte à rester le seul à défendre l’intérêt du patient. La mode est aujourd’hui à l’approche comportementale et à la culpabilisation. L’injonction à être heureux, à gérer son stress, à être calme, à la méditation, à s’accorder du temps, à être à l’écoute de son corps, à s’aimer soi-même… bref, à éviter tout questionnement sur l’étiologie des manifestions de la souffrance, les raisons des troubles, leur histoire… un repli sur JE plutôt qu’une interrogation sur Moi… Or, le comportement n’est pas le psychisme, il n’en est que la manifestation… Se tenir à une déontologie c’est aussi ne pas répondre aux sirènes de ces sollicitations et de ces courants pour y préférer la démarche thérapeutique dans l’intérêt des patients tout en demeurant critique envers sa propre pratique.
Un psy diplômé, pourquoi ?
Qu’il s’agisse de la psychanalyse ou de la médecine, celui qui souffre et confie son corps ou son esprit au soignant, accorde aussi sa confiance et un certain pouvoir, une autorité. Dans le cas de la psychologie, il n’est pas toujours facile de choisir un praticien. Lire plus …