Dois-je prendre des Antidépresseurs ?

Les consignes de la Haute Autorité de Santé sont claires : les antidépresseurs ne peuvent être administrés sans un suivi thérapeutique.

Pourtant, les médecins n’alertent pas véritablement sur les dangers de ces molécules qui peuvent affecter les fonctions cognitives ainsi que le système nerveux central. Le ralentissement psychomoteur peut avoir des conséquences très inattendues sur certains patients qui sont justement dans une recherche de remise en lien social et affectif.

On oublie très souvent que la dépression est souvent un moment passager qui peut s’imposer à juste titre lors d’un bouleversement ou d’un changement de vie. Ce ralentissement, qui peut s’avérer pénible, doit être accompagné à court ou moyen terme mais ne doit pas s’instaurer dans une ritualisation de la prise de médicament sans une véritable étude et un travail personnel visant à libérer la personne de la dépendance médicamenteuse quand c’est possible.

Si la prise de médicaments peut dans certains cas soulager la souffrance, elle ne peut être envisagée sans une prise en charge ni un questionnement profond sur la fonction ou la survenance de ces troubles dépressifs.

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Douance, HP, Haut Potentiel, et puis ?

Les demandes de prises en charge d’enfants ou d’adultes réservent parfois de véritables surprises, surtout dans des situations d’échecs scolaires ou dans le cadre de « Bilans de compétences ». L’échec, le sentiment d’être dans une impasse, en décalage, sont parfois les manifestations particulières de capacités supérieures ou de compétences non-diagnostiquées. Mais ces capacités sont-elles pour autant la garantie d’un épanouissement personnel ? La réussite à des tests ou une apparente aisance cognitive voire sociale, sont-elles les gages d’un équilibre psychologique ?  Peut-on être surdoué, en souffrance et en échec ?

Le paradoxe des personnes en « douance », « surdouance », ou à haut potentiel, est qu’ils passent souvent à travers les mailles du filet d’une société et d’un système qui est non seulement normatif, mais qui de plus, accorde de moins en moins de place aux intelligences spécifiques. Il existe de nombreuses manières d’aborder l’intelligence et sa définition varie avec le temps et les modes d’évaluation. Le QI n’est qu’une façon d’aborder les capacités intellectuelles. Comme les tests récents régulièrement mis à jour, il s’agit d’une évaluation statistique et souvent morcelée des mécanismes de la pensée. Le cerveau est multiple, il existe de nombreuses formes d’intelligence et contrairement à une idée reçue, une apparente facilité cognitive, ou une mémoire prodigieuse, peuvent révéler un véritable handicap (comme chez certains autistes) et inversement, une apparente inadaptation, sociale ou scolaire, peut cacher des talents extraordinaires.

Si le QI et les tests psychométriques permettent à de nombreux psychologues d’évaluer cette forme de développement sur une échelle dont les fondements sont statistiques ou mathématiques, ils ne permettent en rien de comprendre la condition que traverse une personne HP.

En effet, la dimension sociale et scolaire de ces situations accorde à ces personnes des capacités supérieures à la moyenne qui renvoient une place hiérarchique élevée, un rang valorisé et une facilité d’accès à une situation socialement respectée. Or, c’est passer à côté de la dimension psychopathologique et surtout de la spécificité de la souffrance éprouvée par les personnes à haut potentiel. Il est indispensable de considérer les tests comme un des éléments constitutifs d’une prise en charge globale de la personne. Si les tests permettent parfois de mettre des mots sur la qualification de la souffrance, ils ne permettent pas d’établir une étiologie de la situation, ni de préconiser une thérapie. De fait, beaucoup de personnes, y compris des psychologues, pensent que la réalisation de tests psychométriques est une aide au diagnostic. C’est en effet le cas, mais ils ne peuvent se substituer au travail thérapeutique qui requiert une approche inverse de compréhension et d’écoute de la personne et une maîtrise de la spécificité  psycho-thérapeutique du profil HP. Sans cette prise en charge spécifique et indissociable, l’annonce de cette douance peut entraver la tentative thérapeutique.

Ainsi, la situation psychologique que traverse une personne à haut potentiel peut-elle au contraire se refermer sur ce simple constat, cette identité, en obstruant totalement toute dimension globale de l’équilibre psychoaffectif. Le sentiment de décalage, d’apesanteur, une impossibilité à vivre le moment sans faire appel à la pensée… Toutes ces situations nécessitent une importante énergie au quotidien de la part des HP dans le but d’entraver l’accès à la souffrance elle-même, surtout durant les premières années de vie. La douance s’accompagne souvent de troubles compulsifs, de « moulinage » des pensées et de troubles obsessionnels compulsifs (TOC)…
Il est commun de ne pouvoir diagnostiquer les enfants HP que très tard dans leur parcours car l’idée d’admettre une souffrance qui échappe, une difficulté, est en soi difficile. Pour ces enfants, le fait d’exprimer des difficultés que leur intelligence ne peut comprendre et gérer, est souvent vécu comme un échec. Le déni est alors la défense la plus commune, surtout à l’adolescence, et le jeune adulte refuse souvent tout recours psychothérapique, prétextant une bonne gestion de cette souffrance. Le diagnostic après des tests peut donc être contre-productif.

En tant que psychologues cliniciens, nous sommes bien sûr formés aux tests, psychométriques ou projectifs, le Rorschach, le TAT, le WISC le CAT… Ces tests, comme le WISC ou le WHAIS pour les adultes (Wechsler Adult Intelligence Scale), en portant une réponse à la question de la « différence », apaisent souvent dans le sens d’une reconnaissance de la spécificité de la souffrance du sujet, mais font eux-mêmes l’objet d’une « intégration » intellectuelle et cognitive de ces personnes qui justement, sont en mesure d’en comprendre la logique. Nous restons donc dans une situation balisée, contrôlée et pré-organisée ne favorisant pas l’alliance thérapeutique de soins nécessaire  à l’apaisement de la souffrance sur le long terme.

Il est commun de recevoir en cabinet des enfants ou de jeunes adultes dans un complet déni, refusant toute prise en charge malgré les indications médicales, familiales ou scolaires. Si à travers mon écoute de psychothérapeute, le diagnostic de cette souffrance peut être parfaitement établi, ils ne peuvent accéder à leur état et restent parfois focalisés sur ces tests surtout lorsqu’ils auront été (sur)valorisés par un représentant symbolique (enseignant, médecin traitant, psychiatre…). C’est une situation qui réclame une véritable compétence théorique et étiologique que de pouvoir débloquer la situation. Même si ces tests gardent leur intérêt, il existe des méthodes moins radicales de poser ce diagnostic de douance tout en maintenant, établissant et construisant un lien thérapeutique fort avec la personne.

Ainsi, cela peut paraître étonnant mais la réalisation de tests peut favoriser le repli et le refus d’une prise en charge par désinvestissement de toute possibilité thérapeutique. Il n’est pas rare d’observer des dépressions chroniques chez les personnes HP, ainsi qu’une dévalorisation personnelle voire un repli social et affectif, même si cette personne semble entourée. Les relations sont souvent unilatérales et on vient souvent questionner la personne HP dans une demande et une recherche « d’irradiation » de son haut potentiel. Le HP sait, connait, comprend et maîtrise le monde selon un même référentiel, c’est là la position harassante à laquelle il doit s’astreindre et qui s’impose à lui. On constate donc une impossibilité à se lier et à construire de profondes amitiés équilibrées, à la fois de soutien et de demande affective, avec l’entourage, même avec la famille proche. C’est un signal fort de cette souffrance qui provoque un isolement en un monde affectif intérieur et un rapport intellectualisé aux autres.

Enfin,  à l’issue de la réalisation des tests psychotechniques, si l’annonce d’un contexte de haut potentiel peut soulager, le diagnostic de son absence peut aussi avoir de lourdes conséquences chez le sujet ou les parents, qui parfois, se pensent dans une impasse.

En conclusion, si le diagnostic psychométrique peut être une étape, il faut impérativement comprendre le contexte psychopathologique de la personne HP afin de systématiquement proposer une prise en charge adaptée et mettre en place des outils thérapeutiques basés sur le diagnostic clinique, l’anamnèse, le discours, la structure, et surtout, la fonction de cette douance dans l’équilibre de la personne. En tout état de cause, s’autoriser à recevoir des soins, pour une personne HP, est dans un premier temps, vécu comme un aveu d’impuissance.

Le risque d’une mauvaise prise en charge psychologique est le recours à d’autres approches, d’autres méthodes d’apaisement, pharmaceutiques ou autres.

Je suis déprimé(e)

Etre déprimé n’est pas un état simple à définir. Cela peut prendre de nombreuses formes et se manifester à travers de nombreux symptômes : l’état de fatigue général, le rapport au sommeil, au réveil, mais il peut aussi s’agir d’une fatigue chronique qui empêche d’agir, de prendre des décisions, une pesanteur, une envie constante de se coucher parfois même sans pouvoir dormir. Enfin, la dépression peut aussi se manifester à travers l’exact opposé, une grande excitation défensive qui cache une incapacité à faire face à cet état. La dépression peut prendre de nombreuses formes.

La première consultation est primordiale lors du passage chez le psychologue. Elle me permet de comprendre l’état psychique de la personne qui aura le courage de se confronter à cet état parfois extrêmement handicapant. Le recours aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques que peuvent prescrire les médecins ou les psychiatres ne répond pas à la véritable origine de cet état, ils ne font que masquer artificiellement les raisons profondes de ce passage pénible qui paralyse le corps et l’esprit. Même si la raison de cet état semble évidente, une rupture, un échec, un deuil… le psychologue clinicien est présent afin de soutenir et de dénouer ce qui se joue et permet d’apprendre à gérer ce passage, à en construire un discours, à ne pas refouler ce moment, de peur qu’il ne se manifeste ailleurs, dans le corps parfois ou à un autre moment  de la vie de façon plus violente et plus handicapante encore. De même, le recours au coaching ou aux techniques de motivation peut avoir des effets ravageurs sur l’état psychologique de la personne en dépression.

C’est chez le psychologue que les choses se déplient car il existe bien de véritables raisons à la dépression, on peut même dire que, bien que pénible, la dépression est un moment important de la vie, surtout lorsqu’elle n’est pas chronique. En effet, cet état atteste d’un déséquilibre souvent d’origine affectif, mais pas seulement; Il témoigne d’un mouvement, d’un changement et souvent d’une évolution de la personne.

Etre déprimé est donc paradoxalement, un signe de bonne santé. Il n’est pas rare de constater qu’à l’inverse, la réussite à un examen, l’obtention d’un poste, un mariage ou la naissance d’un enfant, provoquent ainsi de puissants mouvements de repli à caractère dépressif.

Enfin, la dépression provoque une immobilité qui parfois, protège et permet de prévenir l’acte.

Une fois de plus, il convient de se faire aider afin de traverser ces moments de façon constructive et de rouvrir des portes que l’on pensait closes.

Cabinet de consultation

Dr.  A l e x i s  R i m b a u d
Psychologue Clinicien Diplômé de l’Université Paris Cité
Docteur en psychologie
Psychothérapeute
Psychanalyste
Professionnel de santé D.E. inscrit ADELI auprès de l’Agence Régionale de Santé

L’article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 modifiée relative à la politique de santé publique réglemente l’usage du titre de psychothérapeute et impose l’inscription des professionnels au registre national des psychothérapeutes.

6 rue du Dr GOUJON – 75012 PARIS
Sur rendez-vous uniquement au 01 86 95 35 73
du Lundi au Vendredi 08:30 – 20:30
Samedi – Dimanche 09:00 – 14:00

   

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Alexis Rimbaud est membre de l’association PSYTECH, Association pour la formation et la diffusion de la psychologie dans le domaine des nouvelles technologies de l’éducation, du droit et du champ social. Membre du SNP, Syndicat National des Psychologues.

Doctolib : Pourquoi notre cabinet n’est pas sur Doctolib ?

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Ma Pratique

Formation

Psychologue clinicien, Psychothérapeute, titulaire d’un Doctorat de l’Université Paris Cité.
Titulaire d’un numéro ADELI, je suis
inscrit à l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France.

Auteur d’ouvrages publiés aux éditions Deboeck Supérieur ou Dunod.
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Deboeck supérieur

Des mondes Numériques au passage à l’acte

Vous trouverez un ouvrage sur le thème de la valeur de la parole expertale face au juge, aux éditions DALLOZLe juge pénal et l’expertise numérique.

En 2020 est publié chez DUNOD, un ouvrage pédagogique et accessible sur l’utilisation des objets numériques à des fins thérapeutiques

Ted, Tsa, Hyperactivité

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